les Tuileries - Briqueteries
Préambule : Histoire des Briques et des tuiles lire le détail ICI
Voici un aperçu de l'histoire des briques et tuiles depuis leurs origines jusqu'à aujourd'hui, en mettant l'accent sur les grandes étapes de mécanisation et de modernisation, ainsi que sur les raisons pour lesquelles de nombreuses tuileries ont cessé leur activité.
1. Origines des briques et tuiles
- Les briques en terre cuite remontent à la Mésopotamie il y a plus de 5000 ans. Elles étaient fabriquées manuellement et servaient à la construction de bâtiments et d'ouvrages.
- Les tuiles romaines, composées de tegula (plates) et d'imbrex (semi-tronconiques), étaient utilisées comme matériaux de couverture au Moyen-Âge
Après l'ère romaine, la production de briques et de tuiles en France a connu une évolution significative jusqu'au XIXe siècle. Voici un aperçu des acteurs impliqués dans la fabrication de ces matériaux de construction pendant cette période :
2. Moyen Âge et Époque Médiévale:
- Après le déclin de l'Empire romain, la production de briques et de tuiles s'est poursuivie dans les monastères, les châteaux et les villes.
- Les moines et les artisans locaux fabriquaient des briques et des tuiles à la main pour la construction de bâtiments religieux, de remparts et de maisons.
3. Artisans et Tuileries Locales:
- Pendant le Moyen Âge, de nombreuses tuileries locales ont été établies en France.
- Ces tuileries étaient souvent gérées par des artisans qui produisaient des tuiles et des briques pour les besoins locaux.
4. Tuileries-Briqueteries:
- La première tuilerie-briqueterie en France remonte à 1811. Elle a été développée par la famille Huguenot à Pargny-sur-Saulx dans la Marne.
- Ce site historique continue de produire des tuiles et des briques en terre cuite, tout comme les tuileries de Saint-Germer de Fly et de Wardrecques.
5. Évolution vers l'Industrie:
- Au XIXe siècle, avec la révolution industrielle, la production de briques et de tuiles s'est mécanisée.
- De nombreuses **tuileries industrielles** ont vu le jour, produisant des matériaux de construction en grande quantité.
6. Le déclin des tuileries:
- À partir des années 1960-70, avec la crise du bâtiment, de nombreuses tuileries ont progressivement cessé leur activité.
- Les matériaux de construction ont évolué, et les tuiles industrielles ont remplacé les tuiles artisanales.
En somme, après les Romains, la production de briques et de tuiles en France a été assurée par des artisans locaux, des tuileries-briqueteries et, plus tard, par des tuileries industrielles. Ces matériaux ont joué un rôle essentiel dans l'architecture et la construction à travers les siècles.
L'histoire des briques et tuiles est riche en diversité, allant des méthodes artisanales ancestrales aux innovations modernes.
Les tuileries, autrefois nombreuses, ont dû s'adapter aux changements économiques et technologiques pour survivre.
Fédération Française des Tuiles et Briques (FFTB):
- La FFTB est le porte-parole de la filière terre cuite en France. Elle regroupe 85 entreprises, allant des artisans aux industriels.
- Plus de 95 % des produits de terre cuite utilisés dans la construction en France sont fabriqués localement à partir de matières premières locales.
- La filière terre cuite emploie plus de 4500 salariés et constitue un levier du développement économique et de la construction durable .
Producteurs de Briques et Tuiles:
- La France est le 2ème producteur européen de briques et de tuiles en terre cuite, juste derrière l'Allemagne.
- Les régions d'Occitanie, de Nouvelle-Aquitaine et d'Auvergne-Rhône-Alpes concentrent plus de la moitié des emplois dans ce secteur .
- Différentes entreprises produisent des tuiles et des briques en France, dont *Edilians, qui est issu de la fusion de plusieurs grands acteurs de la fabrication de tuiles en terre cuite .
Tuileries d'Artaix-
chronologie
1-Tuilerie des Ménard(s) (origine) (1820-1898 ?)
aussi appellé ;
Tuilerie de la Croix Rousse
Tuilerie des Roussin(s) (lieu-dit)
Tuilerie d'Artaix
2-Tuilerie Mécanique Charollaise (1890-1899 ?)
peu d'information sauf un papier entête avec date et retrouvé
des Briques aux noms :
Pélicot et Gerbe
3-Tuilerie de la Loire (1898-1978)
Grande Tuilerie de la Loire
Société des Tuileries de la Loire Réunies
Explication du texte de la photo ci-dessus entête du catalogue N° 5 - 1905
Origine de la Tuilerie : fondée par la (famille MENARDS 1820-1898) Croix Rousse.
-1862 organisée mécaniquement par Claude PROST
Racheté par Louis Labaye Propriétaire 1898-1924)
Grande Tuilerie de la LOIRE :
-1900 réorganisée par Pierre JAVOGUES Directeur usine
-1903-1904 agrandie et perfectionnée
1924 Successeur : Joseph Bouchacourt (le gendre de Louis Labaye) aurait repris la direction de l'entreprise après le décès de son beau-père.
Ou se trouve l'usine de la Tuilerie sur Artaix
. Artaix - plan commune
Implantation Usine sur plan cadastral
le lieu-dit des Roussins étant situé aux confins des 3 communes, Artaix, Chambilly et Céron.
Les carrières ou l'on faisait l'extraction de l'argile étaient situées sur ces 3 communes.
Les origines en détail :
La Tuilerie des MENARDS lieu dit les Roussins
• 1820 - Le fondateur : Jean-Baptiste Ménard, né en 1789 à Saint-Martin-du-Lac, achète un terrain à Artaix et construit une tuilerie.
Il était le fils de Jean Ménard, un cultivateur et de Jeanne Baudin.
Il a épousé en 1814 à Artaix Marie-Anne Chambon, fille de Jean Chambon et de Marie-Anne Gauthier. Ils ont eu 11 enfants, dont 7 ont survécu.
Il décédé en 1861 à Artaix.
• Le successeur son fils Jean Ménard, né en 1822 à Artaix.
Il a épousé en 1848 à Artaix Marie-Anne Gauthier, fille de Jean Gauthier et de Marie-Anne Baudin. Ils ont eu 10 enfants, dont 6 ont survécu.
Jean Ménard (avec l'aide de Claude Prost un maître tuilier) procède à une modernisation de la la tuilerie en installant une machine à vapeur (1850) et en diversifiant les produits (tuiles, briques, carreaux, etc.). Il a agrandit la tuilerie et a acheté d’autres terrains.
Il est décédé en 1892 à Artaix.
Nous pensons que l'entreprise a été racheté
dans un premier temps par Messieurs
Pelicot et Gerbe, 1892 à 1898
puis par Monsieur Louis Labaye en 1898 ou 1900.
Artaix - Usine de la Croix Rousse - Tuilerie de la Loire
devant l'usine - le stock de tuiles
Tuilerie Mécanique Charollaise
Usine d'Artaix voir le détail ICI
Tuilerie Mécanique Charollaise Usine d'Artaix fondé en 1862
le papier à entête date de 189. - suppose les années 1890 à 1899
Pélicot et Gerbe
Nous n'avons a ce jour pas d'information sur cette période de la tuilerie.
Brique PELICOT Artaix
GERBE Artaix
Louis Labaye un industriel originaire de Lorraine rachète le site des Roussins en 1898 et fonde
les Tuileries de la Loire.
il a également crée une entreprise sur Vichy
il décède en 1924.
Joseph Bouchacourt son gendre lui succède.
- Avec Pierre Javogues directeur, l'innovation technique, la modernisation des installations rentrent dans l'usine, des nouveaux produits sont propos2S aux clients.
- Il a notamment introduit le four tunnel, qui permettait de cuire les tuiles et les briques de manière continue et homogène.
- Il a également développé la production de carreaux de faïence, de grès cérame et de céramiques artistiques, qui ont fait la renommée de la tuilerie.
- Il a su faire face aux difficultés liées à la crise économique des années 1930, à la Seconde Guerre mondiale et à la concurrence des matériaux modernes.
Il a maintenu l'activité de la tuilerie jusqu'à sa mort en 1972.
courier de juin 1917
entête Tuileries de la Loire
avec un cachet
LABAYE entrepreneur Vichy
Grandes Tuileries de la Loire
Société des Tuileries de la Loire Réunies
Voir le détail du Catalogue ici
..
Le travail à la Tuilerie
La qualité naturellement supérieure de la couche d’argile extraite de cet endroit étant jointe à une régularité et une homogénéité parfaite, aucun mélange n’était nécessaire.
Le petit atelier d’origine a été mécanisé en 1862 et réorganisé en 1900. Considérablement agrandi et transformé
Une cinquantaine d’ouvriers ou ouvrières y fabriquaient différentes briques dites filées ou à 6 trous »ainsi que des tuyaux de drains et bien sûr, plusieurs modèles de tuiles d’une belle teinte rouge, très résistantes aux intempéries.
Le hameau des Roussins étant situé aux confins de trois communes, Artaix, Chambilly et Céron l’argile était extraite des terrains.
Après l’encavage (stockage pendant plusieurs mois nécessaire à la métamorphose de l’hydratation),
elle était acheminée vers les ateliers dans des wagonnets tirés,
à l’origine par des chevaux
et ensuite par une petite locomotive à vapeur, sur des rails en longeant et traversant même la route départementale.
En bas a gauche - Rails pour les wagonnets
Wagonnet sur rail tiré par un cheval
Une puissante machine à vapeur entrainaient les différents mécanismes à l’aide de courroies.
Les outils déposaient la matière en feuilles, en noisettes ou en mottes suivant leurs destinations finales.
Après le moulage, la cuissons s’effectuait dans un long four à compartiments chauffé avec de la houille en provenance de des mines de Blanzy. L’air propulsé dans des gaines assurait le séchage par ventilation.
Les accidents du travail étaient fréquents, provoqués par les tapis roulants, les ascenseurs ou les monte-charges (qui n’étaient qu’un système de contre poids), ainsi que les éboulements dans les carrières. On dénombra même deux morts : Mrs FAUCHON et BISKUP.
Un atelier de réparation joint à la tuilerie permettait d’entretenir le matériel de production.
Les produits étaient expédiés par fer en gare de Marcigny
ou sur des péniches à Chambilly sur le canal de Roanne à Digoin.
Photo ci-après péniche à quai.
On a retrouvé des tuiles d’Artaix utilisées à Châteauneuf sur Loire dans le département du Loiret.
Non loin de la tuilerie, trois cités de 24 appartements ont été construites au début du 20ème siècle, ils abritaient une population très hétéroclite d’ouvriers en provenance de pays pauvres ou en guerre.
Le quartier des Roussins était très animé à cette époque :
2 cafés (Gerbe et Petiot),
2 épiceries (coop : Dubessay et Petiot), alimentaient la population.
Le son de la sirène qui retentissait pour régler le temps de travail des ouvriers, rythmait également celui des paysans des alentours qui n’avaient pas besoin de montre lorsqu’ils étaient aux champs.
L’activité de la tuilerie cessa en 1978.
Le gel du mois de février contribua largement à sa fermeture en rendant inutilisable le stock des produits contenus dans les séchoirs.
Documents description fabrication - lire ICI
Photos de différentes BRIQUES fabriquées à l'usine d' Artaix
voir ICI
Tuilerie des Ménards Epoque Prost
Tuilerie de la Loire
Tuilerie de la X Rousse
Pierre Javogues
Fondée en 1868 Siège Social Roanne
Tuilerie de la Loire par M. ROIGNY
PENICOT Artaix
GERBE Artaix
Photos de différentes TUILES fabriquées à l'usine d' Artaix
voir ICI
Photos TUILES des autres Tuileries voir ICI
Catalogue Grande Tuilerie de la Loire Louis Labaye
HISTORIQUE. La Grande Tuilerie de la Loire a été installe mécaniquement en 1862, sur l'emplacement d'une très ancienne Tuileri des Ménards fondée au XVIIIe siècle.
La réputation bien marquée de la Tuilerie des Ménards s'est conservé par la tradition jusqu'à nos jours.
De nombreuses toitures faites avec les vieux modèles de Tulles existen encore. Cette longévité de Tuiles imparfaitement fabriquées prouv l'excellente qualité de l'argile qui a servi à leur production.
Le plateau sur lequel est établie l'usine, topographiquement dénommé sur les cartes Plateau de la Croix-Rousse, point de triangulation, est au centre même de la merveilleuse couche d'argile de la Plaine de Roanne.
Cette couche, qui a son départ en amont de Roanne, va, suivant les rive du fleuve Loire, mais surtout la rive gauche, jusqu'à Paray et Digoin où l'on trouve d'autres natures d'argiles, pour la fabrication du grès notamment. Et, sans contredit, le plateau de la Croix-Rousse possède en quelque sorte un extrait des qualités de la couche d'argile que nous citons.
Cela est de vieille réputation. La très grande quantité, d'ailleurs, de Tuileries, toutes anciennes, installées tout à l'entour prouve que cette supériorité d'argile était depuis longtemps reconnue.
Aussi cette Tuilerie, mécaniquement installée en 1862 par Prost, toujours agrandie par les diverses administrations que se sont succédé réorganisée en 1900 par P. J., et enfin considérablement agrandie et transformée en 1903-1904 par la direction actuelle, devait-elle arriver à remplir les destinées que la qualité native de ses argiles supérieure lui préparait de longue date.
C'est sous ces heureux auspices que nous présentons ce Catalogue notre Clientèle.
ARGILES. Ainsi que nous l'expliquions dans la partie Historique
La Loire; mais le gros avantage de la Maison, le très gros avantage pouvons-nous dire, c'est que nos argiles joignent à leur qualité supérieure une régularité et une homogénéité parfaites.
C'est un réel avantage. Il est bien fait pour que la Clientèle de la Tuilerie de la Loire solt assurée d'une qualité régulière. Dans beaucoup de Tuileries ou Fabriques de céramiques, on remédie à une moindre qualité d'argile par un mélange bien compris. On peut effectivement arriver, en laboratoire, à un mélange régulier, mais il est bien difficile, pour ne pas dire impossible, d'y arriver industriellement d'une façon suivie.
Nous attachons donc une grande importance à cette régularité naturelle d'argile qui nous dispense de tout mélange.
ENCAVAGE. Une partie très importante de la préparation des terres, et à laquelle, à tort, on n'attache généralement que peu d'importance, est certainement l'encavage.
Ce travail est, à la Tuilerie de la Loire, l'objet de soins particuliers.
Nos argiles, très puissantes et classées dans la catégorie des terres grasses-courtes, ont besoin d'un travail de désengorgement, que l'encavage préalable au travail par les outils, leur donne surabondamment.
La Maison possède d'immenses dépôts, soit à la Tuilerie, soit dans ses diverses carrières, où les argiles subissent la métamorphose de l'hydratation, pendant des périodes qui varient de six mois à un an.
C'est dans cet état parfait qu'elles arrivent aux outils préparateurs.
OUTILLAGE. Nos outils de cylindrage et d'écrasement des terres prennent les argiles dans les conditions que nous venons de décrire et les déposent en feuilles, en noisettes ou en mottes aux outils de travail et de façonnage.
Ces outils, la plupart sur modèle de la Tuilerie de la Loire ou construits sur nos indications, remplissent toutes les conditions souhaitées pour un façonnage aussi parfait que le permet la matière à travailler. Nous possédons pour cela les outils les plus perfectionnés et les plus pratiques.
Un atelier de réparations, joint à la Tuilerie, nous permet d'entretenir le matériel de production dans un état qui permet la fabrication sans arrêt et avec la perfection du neuf.
Une manutention bien comprise assure le transport des produits ma- nufacturés jusqu'aux séchoirs.
SECHOIRS. La sèche ou déshydratation se fait dans d'immenses halles disposés au-dessus et sur les côtés des fours et divisés en compartiments mobiles.
Les produits, en arrivant de fabrication, sont disposés sur des clases, dans les compartiments qui leur conviennent, suivant leur degré d'hydratation.
Le séchage se fait en augmentant progressivement la température dans chaque compartiment au moyen de gaines de chauffage et de ventilation appropriées à cet usage.
Sans trop presser le séchage, ce qui est toujours au détriment de la parfaite qualité, nous arrivons à sécher relativement vite, de façon que le produit ne soit pas croutifié, mais également sec dans toutes ses parties.
C'est ainsi que, par divers moyens mécaniques ou manuels, les pro- duits se présentent aux fours.
CUISSON. La cuisson, grâce au travail parfait de préparation des terres, à la nature même de nos argiles, hautement dosées de réfractaire, au séchage régulier et profond de chaque produit pris isolément, est poussée à fond dans des fours spéciaux à compartiments, où le tirage et l'aération calculés convenablement, permettent de régler le feu d'une façon appropriée aux produits à cuire.
La marche est constante et les opérations de cuisson, d'enfournement et défournement sont presque sans arrêt.
COULEUR. Le défournement donne ainsi un produit profondément saturé de calorique.
Il est procédé à un triage rigoureux après le défournement. Tous les produits hors de service, et surtout ceux incomplètement cuits par hasard, sont sévèrement éliminés.
Nos produits revêtent une belle teinte orangé-cerise qui plait beaucoup, et que MM. les Architectes recherchent de préférence, assurés qu'ils sont d'avoir ainsi une couleur résistante et qui, à l'usage, restera ce qu'elle est, au lieu de noircir comme cela arrive à certains produits céramiques sang de bœuf ou lie de vin.
MAGASINS. De vastes entrepôts entourent la Tuilerie. Nous avons aussi, aux gares d'embarquement ou à proximité (Marclgny-sur-Loire, pour fer; Chambilly, Canal de Roanne par eau), des magasins importants et aménagés pour recevoir en tous temps les défournements et les approvisionnements.
Nous avons été amenés, pour donner satisfaction à notre Clientèle et répondre à la demande qui nous en était faite, de nous approvisionner de :
Chaux, Ciments, Plâtres, Liteaux, Lattes, Planches, Châssis en fonte, Parquets, Tuyaux ciment, etc
Nous avons pu nous assurer, par des marchés importants avec des Maisons de Marque, un approvisionnement régulier qui nous permet de donner satisfaction à notre Clientèle, à des conditions convenables et en tous temps.
MARCHE SANS ARRÉT. - Notre installation, étudiée jusque dans ses moindres détails, permet à la Maison de produire en tous temps. Il n'y a pas d'arrêts par le froid.
Notre Clientèle peut donc, en toutes saisons, s'adresser à nous sans crainte d'être embarrassée
L'importance de notre production nous permet de servir rapidement. En tous les cas, nos Clients sont fixés sur la suite donnée à leur com- mande, dès réception.
MODELAGE. La Maison se charge de fournir tous produits spéciaux sur dessins, votre même sur indications. Cela au mieux ou sur prix à entendre.
Cette organisation est surtout utile à Mrs les Architectes et Entrepreneurs qui, pour certaines entreprises importantes ou même pour tous leurs travaux, désirent des modèles marqués, au coin, de leur estampille.
Nous fatsons même du moulage, chaux lourde supérieure et ciment, sur des modèles à la Maison.
POTERIE, MOULAGE. Un atelier de poterie et moulage, avec plusieurs tours, nous à même de produire et fournir tous les articles tournés et moulés au plâtre.
Nous faisons en grand la Poterie de construction.
La plupart de nos ornements céramiques sont moulés au plâtre.
EMAUX. C'est parfois la mode des objets émaillés. Nous sommes organisés pour faire l'émaillage.
ADMINISTRATION. sagement et longuement préparée, avec l'expérience des affaires pour base, permet à la Maison d'être pour les siens et pour la Clientèle, toujours à la hauteur des besoins et des événements.
Le principe, faire bien et marcher avec le progrès, est de première ligne.
La Maison possède un personnel ancien et des chefs de service capables d'assurer la besogne qui leur est confiée.
Nous avons plusieurs objets brevetés et de notre invention.
CONTEXTURE DES PRODUITS. La plupart de nos produits sont en terres molles. C'est cette contexture qui assure le plus de qualité à une terre cuite. Nous ne faisons pas de terres dures, mais seulement quelques produits en terres de mi-dures.
Le gros chiffre de notre production est terre molle.
SPÉCIALITÉS. Plusieurs spécialités intéressantes ont fait spécialiser notre Tullerie de la Loire.
On en trouvera la nomenclature à sa place dans l'intérieur de ce Catalogue no 5.
Briques vollges pour cabanage des Toitures.
Briques plafonds, système 2 L.
Briques pour murs économiques,
Tuyaux de drainage.
Nos grandes Tuiles, 10 au mètre.
Nous les recommandons instamment.
RENSEIGNEMENTS TECHNIQUES. La Maison possède un Bureau technique à la disposition de Mrs les Architectes pour tous renseignements sur l'emploi de ses produits, et à la disposition de la clientèle pour tous renseignements, en général, concernant la construction.
CONDITIONS DE VENTE ET DE LIVRAISON. sont toujours vendues prises et acceptées à la Tuilerie. Les marchandises
La conduite jusqu'en gare de Marcigny ou le port de Chambilly, aussi bien que la mise en wagon ou en bateau ne sont pas comptées toutes fols qu'il y a au moins 4.000 kilogrammes.
Pour les envols par voitures, les frais de transport se comptent au mieux et sont réglés suivant la distance.
L'emballage des produits expédiés en caisses se pale au prix de revient. Les catsses ne sont reprises franco de port qu'à moitié prix de facture, Les sacs vides sont prêtés et doivent être rendus franco dans les 60 jours. Exiger un reçu détaché de livre à souche.
Passé ce délai, nous avons le droit de les facturer payables comptant.
La vente à prix Rendu: Transport payé par le destinataire et déduit sur facture ou même franco, n'annule en rien le principe de base défini au début de cet article, soit:
Marchandises toujours vendues prises et acceptées à la Tuilerie.
Cela est même vrai pour le Vendu, quand des commandes sont remises en route à nos voyageurs, représentants ou employés. La vente a lieu en principe à la Tuilerie.
Les 80 centimes de lettre de voiture sont payables par le destinataire.
Nos marchandises voyagent toujours aux risques et périls du destinataire, qui conserve son recours contre le transporteur et peut en user en cas d'avarie.
Nos ventes sont payables à la Tuilerie même, dans tous les cas, et nos mandats, qui sont une facilité pour l'acheteur, n'opèrent ni novation, ni dérogation à cette clause attributive de juridiction.
Les demi-pièces se paient comme celles entières.
Toute première commande non accompagnée de bonnes références sera expédiée contre remboursement 2%.
Les délais accordés par la Maison sont : 90 jours net ou 30 jours? %. Four bénéficier des Tarifs réduits de transport que font les Compa- Enles de Chemins de fer, nous engageons nos Clients à toujours commander 4.000 ou 5.000 kilogrammes au minimum.
Nous demandons le meilleur tarif en faisant l'expédition.
Pour les envols par eau, nous trattons le fret au mieux et pour le compte de l'acheteur.
ANCIENS MODÈLES. On trouvera à l'Usine des Tuites fabriquées d'aprés les anciens modèles, même ceux abandonnés pour d'autres plus perfectionnés. Cette mesure assure à Mrs les Constructeurs et Proprietaires l'entretien des toitures faites depuis déjà un certain temps
Incendie de la Tuilerie
Après sa fermeture, l’usine abrita un important stock de pneus usagés et un gigantesque incendie ravagea les bâtiments le 4 Février 2002. Les habitants du quartier ont été évacués et les écoliers de l’école de Céron confinés dans leurs classes. Une centaine de pompiers sont intervenus pour stopper l’incendie. Le nuage de fumée noire était si important qu’il était visible à 100 km à l’Est du département. Une suveillance fût nécessaire pendant trois mois pour éviter la reprise du feu.
Une association s’est constituée afin d’intervenir auprès des autorités locales pour qu’elles prennent en compte les conséquences de cette véritable catastrophe écologique. Elle obtint la mise en place d’un comité de suivi auquel elle participa, regroupant la Mairie, la Préfecture ainsi que plusieurs organismes compétents.
La destruction et la décontamination du site ont été pris en charge par les services de l’état. L’évacuation des gravas à eu lieu dans des décharges spécialisées.
Les deux grandes cheminées ont été abattues et la nature a repris ses droits. De nos jours, la végétaion recouvre la majeure partie du site.
Les étangs formées aux alentours dans les anciennes carrières d’argile et les trois cités bordant la route départementale ,sont les seuls témoins restants de ce lieu de vie qui a connu une activité importante pendant plus d’un siècle.
Coupures de presse
Tuileries et briqueteries en Saône et Loire
au 19éme siècle
TUILERIES ET BRIQUETERIES EN SAONE-ET-LOIRE
Parmi les activités qui ont fait vivre notre région au cours des derniers siècles, la fabrication des tuiles et des briques occupe une place nullement négligeable; bien que représentant seulement 2% à peine de la population française, le département de Saône-et-Loire, avant la fin du 19e siècle, arrive au 4e rang pour la production des tuiles et briques avec un effectif de 4.000 personnes, soit 8% de la population active dans au moins 300 unités de fabrication recensées ; c'est dire l'importance de
cette branche professionnelle pour l'histoire industrielle et sociale de cette région. Si cette industrie est très ancienne - rappelons que les constructeurs de la tour de Babel utilisaient déjà la brique "cuite au four", par contre, son développement a été très irrégulier au cours des siècles et suivant les régions. Il a recense une soixantaine entre 1336 et 1480;
Bon nombre de tuileries en activité à la fin du Moyen-Age appartiennent au duché.
Un peu moins sont des tuileries "ducales" [exploitation liée au châtelain, représentant duc],
les autres sont exploitées par des artisans indépendants".
Un certain nombre dépendent des monastères (du prieuré Saint-Marcel à Chalon, moines de Maizières pour la tuilerie de Saint-Loup-de-La-Salle).
Franche-Comté, M. Voinot² constate que "la plupart des tuileries étaient la propriété des abbayes, des hôpitaux ou des seigneurs.
Elles étaient louées - plus exactement "acensées" - à un maître tuilier moyennant cens modeste: 5000 tuiles, 100 faîtières et quelques centaines c carreaux, payables par moitié à la Saint-Jean et à la Saint-Martin.
Courtépée de son côté mentionne une quarantaine de fabricants à la fin d 18e siècle.
Enfin la carte d'Etat-Major de 1850 indique nombre de lieux dits "La Tuilerie", manifestement antérieurs au 19e siècle.
La condition essentielle pour fabriquer de la terre cuite est de disposer d'argile :
or celle-ci est abondante dans presque toute la région,
c'est sur les meilleurs gisements que nous retrouverons plus tard usines importantes :
la tuile plate "petit moule" (environ 6x10 pouces, 18x24 cm), légèrement incurvée, avec un ergot d'accrochage, utilisée dans tout le Nord et l'Est du département;
la tuile canal, héritière des tuiles romaines, sauf qu'au lieu des larges plaques (tegula) coiffées de couvres-joints (imbrices), ce sont des tuiles de taille moindre que le modèle méditerranéen (33 cm), de forme tronconique pour permettre le chevauchement sur la tuile suivante. La faible pente nécessite parfois un calage de grosses pierres. L'emploi de ces "tuiles mâconnaises" est curieusement limité à la Bresse et au Sud du département, sans aller plus loin que Tournus et Cluny.
La brique a d'abord été un sous-produit de la tuile: il en fallait pour caler les empilages dans les fours, ou fabriquée spécialement pour les châteaux ou les hôtels de ville, ainsi que pour quelques utilisations particulières, hottes de cheminées, entourages de baies (il s'agit bien entendu de la brique pleine, habituellement 6 * 11 * 22cm 3 * 15 * 30 dans le Verdunois, la brique creuse industrielle n'étant apparue qu'au milieu du 19e siècle). Ce n'est qu'en Bresse, du fait de l'emploi plus fréquent de la brique, appelée ici "carron" qu'il existe de véritables briqueteries, les "carronières".
Le matériau va se répandre ensuite dans le reste du département; simultanément, la qualité des fabrications bourguignonnes et la facilité des communications (Saône, canaux, chemins de fer) font désormais de notre région un exportateur important de matériaux de terre cuite. Signalons que la Saône-et-Loire a sans doute bénéficié au début quelque peu abusivement de la réputation des tuiles et briques "de Bourgogne", sur la place de Paris, alors que les produits à l'origine de cette réputation venaient en réalité de l'Yonne et du Sud de la Champagne depuis plus de 100 ans...Une fois le site choisi, le tuilier devait disposer d'un séchoir et d'un four. La terre extraite était laissée "reposer" plusieurs mois d'hiver; amenée sur place, elle était mélangée et piétinée : le produit était moulé à la main sur le sol ou sur une table; puis il fallait éliminer les 20% d'eau qu'il contenait, opération délicate, ce séchage s'accompagnant d'un retrait de 5 à 10% avec risque de fissuration. Ce séchage s'opérait dans de longues halles élégantes efficacement ventilées grâce à des jours pratiqués dans les murs et les toitures. Certaines de ces halles subsistent, notamment à Hautefond, Branges, Lancharre, Varennes-Saint-Sauveur. La charpente de ces bâtiments était si élaborée que certaines ont été transportées d'une tuilerie à une autre (celle de La Motte-Saint-Jean à Chalmoux, par exemple).
Quant au four (le "fourneau" en Bresse), c'était une robuste construction généralement carrée de 4 à 5 m de haut avec en sous-sol un ou deux foyers au dessus desquels étaient empilés les produits à cuire; cet empilage était un art, car il fallait à la fois qu'il soit suffisamment aéré pour permettre la circulation des gaz et assez stable pour ne pas s'écrouler.
Un des plus anciens fours de l'époque gallo-romaine a été découvert près de Montceau en 1895; il était rectangulaire et mesurait 3m85 * 3m90. La cuisson s'opérait au bois et durait environ une semaine, car il fallait réchauffer et refroidir avec précaution; il restait toujours de l'humidité dans les tuiles "sèches" et ce n'est que lorsque les fumées étaient exemptes de vapeur d'eau blanche que le cuiseur pouvait "pousser" le feu. La mise en feu, les veillées "arrosées" (le grand feu devait être alimenté jour et nuit) étaient certainement des événements dans les villages.
Tout au long du 19e siècle, les tuileries les plus dynamiques et les mieux placées vont s'efforcer d'améliorer les fours, soit pour homogénéiser la cuisson, soit pour économiser le combustible
fours multiples avec utilisation de l'air de refroidissement de l'un pour réchauffer l'autre²,
en attendant que les fours continus (1860)
à galeries parallèles (les fours "Hoffmann"
et leurs "cousins germains" les fours "Simon").
Les machines à vapeur, dont l'apparition dans la profession date à peu près de la même époque, ne viennent révolutionner que les rythmes de fabrication.
Contrairement à la plupart des industries, comme celle de l'aluminium où le procédé Sainte-Claire-Deville a totalement cédé la place à l'électrolyse, ou encore celle du caoutchouc qui peut être obtenu de manière entièrement synthétique, dans le cas de la terre cuite, le progrès technique ne s'est guère manifesté que dans le domaine des manutentions:
extraction à l'excavateur ou la pelle mécanique;
transport par convoyeur, wagonnets ou camions;
préparation de la terre par broyeur à cylindres ou à meules;
filage et moulage par étireuses à vis et presses;
séchage accéléré diminuant l'investissement "place" et permettant le travail en toutes saisons;
fours à matériaux fixes et feu mobile remplacés par des fours à feu fixe et matériaux sur wagons;
enfin plus récemment, contrôles et régulations automatiques qui complètent ou remplacent la surveillance humaine; sans oublier, évidemment, le remplacement de l'énergie humaine ou du manège à cheval par la vapeur ou l'électricité...
A TRAVERS LA SAÔNE-ET-LOIRE
C'est au 19e siècle que l'industrie de la terre cuite va prendre une extension vraiment spectaculaire puisque nous recenserons des tuileries dans plus de 230 communes sur 470, soit dans une commune sur deux.
Comment expliquer cette prospérité ?
Par le développement de la région, bien sûr, mais aussi par la disparition du chaume, désastreux lors des incendies et condamné par la généralisation des assurances : ce mode de couverture est même interdit dans nombre de communes; l'ardoise, luxe relatif, est cependant assez employée, dans le Morvan en particulier; mais elle disparaît presque totalement au Sud et là où une tuile de qualité est disponible.
Mais c'est dans la "vallée de la Céramique" (Dheune-Bourbince), le long du Canal du Centre, précieux moyen de communication ouvert en 1795, que se sont développées la plupart des grandes usines céramiques.
Courtépée mentionne la manufacture de faïence de Digoin "autorisé par arrêt du Conseil en 1776". (Il était alors question de rendre l'Arroux navigable jusqu'à Autun !) Sans pouvoir entrer dans le détail relevons du Sud au Nord:
plusieurs tuileries à Paray-le-Monial, avec une première machine à vapeur en 1873; Fauchon-Baudot existera encore comme fabricant de réfractaires après la seconde guerre mondiale; entre Palinges et Montceau, nous rencontrons les usines du Montet:
la première usine connue est celle de Laujorrois, tuilier et potier de grès qui figure sur la liste des émigrés en 1789; il participe à l'exposition de 1819: il emploie alors 50 ouvriers. Nous ne le retrouvons que dans cette annonce parue en 1906: "A louer vaste usine au Montet, ex-Laujorrois, Pajot succ., s'adresser à Mile Pajot".
Ceze et Diossin y sont depuis 1870; l'usine de Valteuse (Ciry-le-Noble),
Prost, en 1823,
puis Bossot, emploie 50 ouvriers en 1890;
enfin celle du Pont-aux-Vernes à Pouilloux avec Langeron (490 ouvriers en 1835) en 1823,
puis Bossot, emploie 50 ouvriers en 1890;
Pont-aux-Vernes à Pouilloux avec Langeron (490 ouvriers en 1835)
existe encore en 1940. Essentiellement fabricants de poterie de grès et de réfractaires, ces usines ont également fabriqué des tuiles; à Montceau-les-Mines (commune de Saint-Vallier jusqu'en 1856), aux Etivaux, la tuilerie Duverne, importante et dynamique, emploiera 100 ouvriers en 1874. La S. A. des Tuileries de Montceau et Saint-Vallier (70 salariés en 1884) n'aura qu'une existence assez brève.
Verdun-sur-le-Doubs
Verdun-sur-le-Doubs apparaît comme le haut lieu de la tuilerie bourguignonne depuis une époque lointaine, puisque c'est dès le 14e siècle que sont mentionnées des tuileries seigneuriales sur le côteau de Ciel, à Vaux (1344) près du Chapot, et à Vanvry, le Doubs et la Saône permettant dès les 15e et 16e siècles la livraison sur la région lyonnaise et même provençale (il est vrai qu'ici la production locale a toujours eu la réputation d'être sensible au gel). En 1779, 12 tuileries employaient 120 personnes à Verdun même. En 1839, 25 bateaux ont été chargés pour Lyon¹. Bien que l'on trouve des produits rouges dans de vieilles caves voûtées à Ciel, c'est cependant la teinte jaune qui caractérisait la tuile verdunoise et sa qualité: "la tuile de Verdun est fort renommée, la première en Bourgogne" (Courtépée). La Tuilerie Grozelier a été la dernière en activité, jusqu'en 1914; elle utilisait un manège à cheval et cuisait des tuiles plates de 15 * 19 cm, des tuiles canal de 38 cm, des pavés 15x15 cm, des carreaux 30 * 30 cm, des briques de 3 * 15 * 30 cm et de 6 * 15 cm, 5 * 31 cm dans un four carré de 10 m de haut, à raison de 60 tonnes environ par fournée; le dernier combustible employé a été le charbon. Rien ne subsiste aujourd'hui de ces usines.
Montchanin
A Saint-Eusèbe (qui deviendra Montchanin en 1854), Charles Av d'un colonel d'Empire, disposant d'une grande fortune, se rend acq auprès des Schneider des concessions minières de Montchanin et Long en 1845. Dans le but de se créer des débouchés, il fonde en 1858, ro Thiellay au Canal, plus tard rue de la Mairie, la tuilerie "Georges et Cie'" Georges ont été tuiliers à Autun avant cette date.) En 1869, G. Avril rest propriétaire. L'affaire est prospère . ..
Ecuisses
A la lère Ecluse - Méditerranée, sans doute à la ligne de partage d eaux, à Ecuisses, s'installent, en 1890, Fusenot et Jourdain qui emploient u machine à vapeur et sont spécialisés dans la fabrication de tuyaux émaillés, a moyen d'une machine de leur invention. En 1905, Léon Couturier, le successeur, cuisait dans deux fours continus au gaz avec salage (pour l'émai par le haut.
Un personnage peu banal que Jean-Marie Perrusson. Affréteur et exploitant d'une petite fabrique de creusets réfractaires, l'idée lui vient en constatant la prospérité de son client Avril, de se lancer lui aussi dans la fabrication de la tuile. Il crée en 1862 à Ecuisses la "Briqueterie de la 9ème écluse" où seront fabriqués en outre des produits réfractaires et de la chaux Très vite les conditions particulières de cette implantation porteront ombrage à l'ancien client de Montchanin qui intente un retentissant procès en concurrence déloyale...
Chagny
Enfin à l'extrêmité Nord de la "vallée de la Céramique", Chagny où plusieurs tuileries existent dès 1837. Mais c'est en 1880 qu'apparaissent les "Tuileries Bourguignonnes" (150 ouvriers, machine à vapeur en 1880). Sous le contrôle de la famille Lambert dès la première guerre, la direction est assurée en 1931 par M. Blache, Dr. Général, Fernand Lambert, Président, et Ch. Bouchard, administrateur. Chagny sera associée en 1938 avec Montchanin sous le nom de "Grandes Tuileries de Bourgogne, Chagny- Montchanin"; c'est grâce sans doute à la clairvoyance de M. Blache que cette tuilerie doit d'être la seule de notre région qui subsiste à l'heure actuelle.
Chalon-sur-Saône
Un peu à l'écart de la "vallée", il reste le centre de Chalon, où des tuileries sont signalées dès le 14e siècle: en 1321, "Odard, Sire de Montaigu, déclare que Agnès, fille de Saint Louis, duchesse de Bourgogne, lui a accordé pour 3 ans la permission de bâtir hors les murs de Chalon un fourneau à cuire carrons pour bâtir sa maison de Chalon, c'est pourquoi il promet qu'après les 3 ans il fera abattre ce fourneau pour ne pas porter dommage aux murs de la ville"l. Courtépée mentionne au 15e siècle des tuileries au bord de la Saône, propriété du prieuré de Saint-Marcel. Dès 1830, s'installait à Chalon l'un des plus importants constructeurs de machines de tuilerie-briqueterie, G. Pinette, dont le matériel se retrouvera pendant plus d'un siècle non seulement en Bourgogne mais dans toute la France.
Autun
Parmi les 5 ou 6 tuileries qui ont fonctionné dans les faubourgs Nord de la ville, jusqu'à la fin du 19e siècle, celle de Saint-Pantaléon a été la plus importante. En 1856, la "Tuilerie Perfectionnée Georges et Cie", employait 36 ouvriers avec un four "sur wagons". Une machine à vapeur est installée en 1880. l'usine sera un moment exploitée en association par Perrusson et Maurice Abord. Nous la retrouvons sous la raison sociale "Chevallier & Cie" jusque vers 1960.
Il faut encore signaler tout au Sud du département un petit groupe d'usines d'une certaine importance, rive gauche de la Loire, bien que ces entreprises fassent logiquement partie du bassin de Roanne:
-les Tuileries d'Artaix et Chambilly, dont les imposants bâtiments et les deux grands fours Hoffmann sont toujours debout;
-la Briqueterie Berthelier à Iguerande, exploitée en dernier lieu par le groupe I.R.B. de Lyon, et qui a survécu jusqu'en 1982 grâce à sa fabrication de briques de parement (Gare T.G.V. de Montchanin);
-la Tuilerie Jacquit à Bourg-le-Comte, moins importante, jusqu'en 1935.
CONCLUSION
Entre temps, les petites et moyennes exploitations ont subsiste jusqu'au début du 20e siècle. Il est remarquable qu'elles aient pu cohabiter si longtemps avec des unités telles que celles étudiées plus haut. La production elle-même a dû atteindre son maximum après la Première guerre mondiale, compte tenu des besoins de l'après-guerre; les statistiques manquent ou bien sont inutilisables¹. La conjoncture est encore si favorable en 1929 que la Cie P.L.M. met en circulation des trains ouvriers spéciaux entre Chagny et Montchanin.
Les derniers fours intermittents ont fonctionnés jusque vers 1950 (Batailloux à Germagny, Labopin à Chalmoux, Sedon à Saint-Boil); puis la crise a atteint les grandes usines elles-mêmes, qui ont disparu les unes après les autres à partir de 1960. La tuilerie Genairon, à Saint- Romain-des-Iles, centenaire, qui avait employé 60 ouvriers en 1878, est détruite par un incendie quelques années avant l'usine de Navilly.
Comment expliquer la quasi-disparition de cette industrie ancestrale?
Toute une branche - la briqueterie qui représentait le tiers du tonnage a été atteinte par une crise structurelle: la brique pleine demande trop de main d'œuvre à l'utilisation; la brique creuse a été concurrencée victorieusement par les produits en béton. L'industrie de la brique réfractaire qui représentait un appoint de produits chers a été complètement renouvelée par l'apparition de matériaux technologiquement avancés qui ont fait disparaître les produits courants. Enfin, pour la tuile, si la terre cuite a pu défendre sa position face à de nouveaux matériaux de couverture, sa fabrication est devenue l'apanage de quelques usines modernes puissamment équipées qui ne laissent aucune chance aux entreprises traditionnelles. Ainsi, seule reste l'usine moderne de Chagny pour rappeler les pittoresques ateliers et usines qui animaient tant de nos villages et faisaient vivre des centaines d'ouvriers et d'artisans.
Francois RICHARD Breuillet
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Document Tuileries et Briques en ALLIER 03