Origine du "Brionnais"
Artaix dans le Brionnais,
mais d'outre-loire
Extrait carte Gallo-romaine et position des tribus Gauloises autour d'Artaix
Le Pagus Briennensis (le brionnais), , une des 6 pagi du Territoire des EDUENS
Tout peuple gaulois, tels la Confédération Eduenne, est formée de plusieurs clans ou tribus. Ces tribus occupent, au sein de la Cité, un territoire ou pays appelé pagus.
Le pagus briennensis (le Brionnais), était un de ceux-là, mais il s'agissait d'un pagus minor (pagus secondaire) qui fut partagé au Moyen Age entre les grands pagus qu'étaient ceux d'Autun et de Macon.
Iguerande était située à la frontière méridionale du Territoire Eduen, alors que son quasi-homonyme Aiguerande marquait également cette frontière, plus à l'est sur la Saône (près de Belleville).
De l'autre côté de la Loire, en Outre-Loire, commençait le pays
des Arvernes à l'ouest (aujourd'hui le Bourbonnais)
celui des Ségusiaves au sud (aujourd'hui le Roannais).
Ls tribus gauloises les Aulerques Brannovices et/ou les Brigantes (amis des Eduens) s'installèrent juste à l'ouest de la Loire, (dans une zone libre ou conquise) qui s'appellera plus tard d'OUTRE LOIRE, dans la plaine, hors des forêts et des marécages.
La tribu des Boiens (BOII) s'installèrent aussi à l'ouest de la Loire et plus au Nord, entre l’Elaver (Allier) et la Liger (Loire), dont le territoire répond à une partie du Bourbonnais. Tiennent leur origine du fait que la tribu des Boïens, ayant accompagné la migration des Helvètes, battus par César en -58, et au nombre de 32 000 guerriers, ont été confiés aux Eduens (Bourgogne) qui les installent dans cette région.
Fiche compléte Origine Brionnais
Avant d'aborder l'origine du nom "Artaix", il faut parler des origines du "Pays du Brionnais" (le pagus-briennensis)
et les tribus : les Brannovices, les Brigantes .....
carte ci-après : Epoque Gallo-Romaine : contour du Pagus-briennensis, le Brionnais entre la Loire et la Saône
L'origine du Brionnais et de son nom (selon l'auteur) :
La fondation du territoire
Le chef-lieu: Briant
La première création après les défrichements et le marquage des limites est celle d'un chef-lieu: ce sera Briant, centre politique administratif et militaire.
Briant provient de l'adjectif brigant, éminent, et désigne soit la ville haute, soit la forteresse". Briant est situé sur une hauteur à peu près au centre du Brionnais actuel, plus proche de la Loire, lieu d'implantation primitive des Gaulois, que de la partie orientale du pagus.
Les Gaulois, comme les Ligures, avaient toujours au cœur du pagus et de la Cité, un centre religieux, politique et militaire. Les Ligures, au contact des Latins, l'appelaient Castèlum, le camp fortifié, les Gaulois Dunon, la forteresse. Dun étant plus tardif que Briant, comme on le verra, on peut penser que Briant était cet ancien dunon capitale. Ce centre, en ef- fet, pouvait comme chez les Ligures, prendre le nom de la tribu.
Un centre religieux: Dyo
Toute Cité se devait, dans l'Antiquité, de posséder un centre religieux. Ce centre n'excluait aucunement la présence de lieux de culte particuliers tels que Glenne, Fambouy à Saint-Christophe, Bois-Sainte-Marie, et la Tour à Saint-Maurice
La fondation religieuse du pagus briennensis se situe au nord-est du Brionnais. Elle est excentrée dans le Brionnais actuel, mais comme on sait, avant l'an mil, et vraisemblablement à l'époque gauloise, le Grand Brionnais (De Chizelle) s'étendait très au-delà et recouvrait tout ou partie de ce qu'on appelle le Charolais du sud. En tout cas, la présence de Dyo en ce lieu semble prouver l'exactitude de la notion de Grand Brionnais.
Le centre religieux était Dyo. Le nom de Dyo dérive de Diwawu. Il s'agit là de la racine qui se trouve à l'origine de Digoin (Diwontio). Cette racine diwo indo-européenne est très fréquente (En latin divinus), elle désigne le divin elle est souvent employée en composition pour désigner des sources sa- crées; ce semble être le cas ici puisque le suffixe awa, désigne l'eau et avantia, la rivière, en gaulois.
Dyo serait donc l'eau, la source sacrée. Dyo se situe effectivement près d'un cours d'eau, le ruisseau de l'Étang, et de nombreuses sources émaillent la zone. Qu'il y ait eu à Dyo des sources sacrées, (comme sur Artaix avec la chapelle St Loup.)
Au XIII siècle, l'ancien nom de Briant était Brien, celui du Brionnais était Brienois. Comme on le voit, la parenté est évidente entre ces deux noms, elle l'est autant si on considère le nom latin du Brionnais de 976, pagus Briennensis, dans lequel Briennensis est l'adjectif dérivé de Brien. On admet généralement aujourd'hui que le nom du Brionnais dérive de celui de son ancien chef-lieu Briant, la forme actuelle date du début du XIV siècle, Brienois étant devenu Brionnais sur le modèle de Bourbon- nais, Maconnais, etc.
Briant, Brien, est lié au nom gaulois briga, la hauteur ou la forteresse, par l'intermédiaire de l'adjectif dérivé brigant- qui signifie éminent (X.Delamarre) et qui entre dans la composition de Brigantes, nom d'une tribu gauloise désignant soit les habitants des hauteurs, soit, au sens figure, les Grands, les Nobles. Briant est alors la ville haute ou la forteresse du pagus Briennensis, le pays fondé par une tribu qui aurait eu ou aurait pris le nom de Brigantes".
Tout peuple gaulois, tels les Eduens, comme on l'a vu, est formé de plusieurs clans ou tribus. Ces tribus occupent, au sein de la Cité, un territoire ou pays appelé pagus. Le pagus briennensis était un de ceux-là, mais il s'agissait d'un pagus minor ou pagus secondaire qui fut partagé au Moyen Age entre les grands pagus qu'étaient ceux d'Autun et de Macon (26)
On a émis l'hypothèse, rapportée par H. de Chizelle (p.9), selon laquelle Briennon aurait été l'ancien chef-lieu du Pagus-briennensis. Selon de nombreux spécialistes, A Dauzat-Ch Rostaing, J.Lacroix (2005), E.Nègre, G.Taverdet, A.M. Vurpas-C.Michel, etc. Briennon, provient du gaulois bri- va, le pont. Briennon est bien situé pour avoir désigné un pont sur la Loire.
Où s'installe cette tribu gauloise qui a déjà ou qui prendra plus tard le nom de Brigantes (Fig.10)? Selon toute vraisemblance, d'abord sur les sites ou près des sites néolithiques, c'est-à-dire le long de la Loire et ses affluents, en Brionnais de l'ouest. En somme, dans les territoires de plaine, hors des forêts et des marécages.
Les habitats au bord de l'eau (Fig. 10). Ces fondations, les premières semble-t-il, furent des postes fortifiés sur la frontière occidentale du Brionnais, Iguerande sur la Loire, Conde et Sélore près de l'Arconce.
Les sites d'Iguerande, Aiguerande, Ingrande, etc., qui sont plus d'une centaine en France, sont composés de deux mots gaulois ico, l'eau (ou le latin aqua, l'ean) et randa, la frontière (voir Deuxième Par- tie); effectivement ils se situent tous au bord de l'eau et toujours aux frontières des Cités gauloises.
Iguerande est donc la frontière constituée par l'eau, ici la Loire.
Effectivement Iguerande était située à la frontière méridionale du pays éduen, alors que son quasi-homonyme Aiguerande marquait également cette frontière, plus à l'est sur la Saône, près de Belleville.
En face d'Iguerande, outre-Loire, commençait le pays
des Arvernes à l'ouest (aujourd'hui le Bourbonnais)
celui des Ségusiaves au sud (aujourd'hui le Roannais).
Iguerande se trouve, encore aujourd'hui, à l'une des frontières du Brionnais et a revêtu de ce fait une grande importance dans l'histoire.
En face, Artaix était donc un poste frontière entre Eduens, les Arvenes, les Ségusiaves.
Sur la rive gauche de la Loire, il n'y avait que trois villas Romaines. Céron apparaît comme une place forte avancée dans une région apparemment inhospitalière: une région très boisée comme semblent l'indiquer les nombreux lieux-dits qui supposent la présence de forêts, une région également marécageuse, peut-être dangereuse parce que contestée par les Arvernes (n'oublions pas que nous nous trouvons à la frontière du pays éduen).
Racine que l'on retrouve dans Briona, près de Novara, dont nous avons parle plus haut, dans Briançon, Bregenz en Autriche, Brighendin, le roi, en Gallois, Brigantia, déesse celtique qui aboutit à Brigit, déesse irlandaise, et à notre Sainte Brigitte.
Brigantes est le nom d'une tribu celtique d'Irlande et de Grande Bretagne. Le nom de Brigantes qu'ont pu ou dú prendre les habitants de Briant et du Brionnais ne signifie pas forcément que les habitants du pagus Briennensis aient eu une parenté quelconque avec cette lointaine tribu celtique. Si tel avait été le cas, l'affaire pourrait fort bien s'expliquer le celtisant H.Hubert écrit, à propos de la mobilité des tribus celtiques: Ainsi les grandes nations du début se sont dispersées à travers le monde celtique, où une bonne partie de ces éléments se retrouvent déguisés sous des noms nouveaux. Ils avaient, semble-t-il, gardé le souvenir précis de leurs origines, puisque parfois ils ont conservé leur nom. » (p.472) Ce partage, selon J.Perche (1985, p 54), prouve l'ancienneté du Brionnais "C.Goudineau et C.Peyre, PL. IX.
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Qui sont les Brannovii ou Brannovices.
On lit dans les écritures de l'Abbé Courtépée que le Brionnais était <<autrefois occupé par les Brannovii, clients des Éduens» (I, 258) et ailleurs <<Brannovii ou Brannovices... On pourrait conjecturer... qu'ils habitaient le Briennais, qui retient quelque chose de cet ancien nom». (III, p.77)
La première mention de ce peuple se trouve dans la Guerre des Gaules de César (VII, 75): Vercingétorix étant assiégé à Alesia, les Gaulois décident de demander d'urgence que « chaque Cité» leur envoie un contingent de soldats, en particulier, écrit César :
«< On demande aux Éduens et à leurs clients, Ségusiaves, Ambivarètes, Aulerques Brannovices, Blannovii, 35000 hommes... ».
Les Brannovices forment une des quatre branches des Aulerques dont les trois autres sont établies au Nord-Ouest de la Gaule (à peu près la Normandie actuelle).
1 Les Blannovii et non les Branmovii- sont un peuple différent des Brannovices, mais dont on ne connaît pas le lieu d'implantation. Si Blanovii est une erreur de copiste pour Brannovii, cela n'a aucune incidence sur le lieu d'implantation des Brannovices. 20 Voir dans C.Goudineau. et C.Peyre, p.163.
Un peuple client est un peuple ami, mais soumis au peuple patron. Selon un spécialiste de la question, Christian Peyre, les territoires respectifs de chaque peuple, quelles que fussent les conditions de l'alliance, demeuraient bien distincts; il s'agissait «<d'une confédération hiérarchisée, sous la conduite éduenne, dans laquelle chaque état-peuplade conservait son identité».
Ainsi les Ségusiaves, comme on le sait, étaient établis dans le département de la Loire actuelle, avec Feurs pour chef-lieu;
les Ambivarèes étaient au sud-ouest de la Cité des Éduens entre la Besbre et la Loire.
les Brannovices?
Plusieurs hypothèses ont été échafaudées
celle rapportée par l'abbé Courtépée selon laquelle le territoire des Brannovices était le Brionnais. Reprise par Napoléon III qui a, on le sait, grandement favorisé les recherches historiques et archéologiques sur les Gaulois et la bataille d'Alésia, cette hypothèse s'est ensuite banalisée et apparaîtra chez la plupart des auteurs qui ont écrit sur le Brionnais.
On doit écarter cette hypothèse pour deux raisons:
Comme on vient de le voir, les peuples clients, donc les Brannovices, étaient établis, au même titre que les autres peuples, sur un territoire distinct de celui de la Cité patronne. Or l'ancien Brionnais faisait intégralement partie de l'Éduie.
L'argument avancé par Courtépée et implicitement présent chez Napoléon III et d'autres est l'apparente ressemblance phonétique entre Brannovices et Brionnais. Or, les lois de la phonétique historique ne permettent en aucun cas d'expliquer l'évolution de Branovices à Brionnais, ni même à son ancien nom latin (pagus) Briennensis".
Quatre autres hypothèses ont été formulées sur le lieu d'établissement des Branmovices:
l'une d'elles, liée au nom des Aulerques dont les Brannovices sont une branche, est citée comme probable par V.Kruta (p.440) et retenue par C.Peyre (p.148); elle est fondée sur un fait significatif qui permet de situer le territoire des Aulerques Brannovices au nord de l'Éduie entre Auxerre et Entrains.
Dans son Histoire de Jules César, (Livre II, n.2, p. 25), il écrit : « Les Aulerques Brannovices, peuplade qui habitait entre la Saône et la Loire, et occupait l'ancien pays de Brionnais. ».
Courtépée est grandement excusable car à son époque la phonétique historique était en- core dans les limbes; c'est la raison pour laquelle les étymologies proposées par l'abbé sont souvent sujettes à caution. Courtépée reste malgré cela un auteur de grande valeur.
Pour cette même raison, l'hypothèse (H. de Chizelle, pp.7-9) qui assimile les Brannovices aux Insubres, qu'on ne sait pas davantage localiser en Gaule, ne peut pas être retenue.
Fig. 10, Fondations gauloises en Brionnais. Ont été ajoutés les noms de rivieres.
En ce qui concerne les lignes Artaix-La Tour-Fambouy,
Source : Bulletin de la Société d'Études du Brionnais (1934), Août-Septembre et Octobre-Novembre - lire la suite >
Photo
La longueur du Brionnais n'a qu'environ cinq lieues du midi au nord.
Elle s'étend des deux côtés de la rivière de Loire, qui la partage inégalement.
Il y a lieu de croire qu'autrefois cette étendue remontait bien plus haut, et qu'elle commençait dès l'embouchure de la rivière du Sornin dans la Loire, car l'ancienne châtellenie de Saint-Nizier, dont celle de Charlieu s'est formée, dépendait de la baronnie de Semur, dans les XIe et XIIe siècles.
À l'orient, il a pour confins le Mâconnais ; au midi, le Lyonnais qui s'avance sur la rive droite de la Loire, et le Bas-Forez dont les plaines descendent aussi le long de la rive opposée ; à l'occident, il joint aux Basses-Marches du Bourbonnais
et à cette partie du Charolais qui se trouve au-delà de la rivière ; au nord, il n'a point d'autres bornes que le Charollais.
L'étendue qui lui est restée se divise naturellement en trois parties, qu'on peut, à cause de leurs situations, nommer le haut, le moyen et le bas-Brionnais.
Semur, la capitale du pays, est à l'entrée du haut Brionnais, lequel comprend tout ce qui se trouve aux environs de cette ville, en remontant vers l'orient jusqu'aux paroisses qui sont de la recette de la généralité de Semur dans le Mâconnais. Tout ce canton est entrecoupé de bois et de collines qui en rendent les chemins assez difficiles et très fâcheux durant l'hiver et les temps de pluie, Mais la bonté du terroir compense utilement ce désavantage et rend cette contrée la plus fertile et la plus riche de toutes celles du bailliage de Semur, à l'exception de celles d'entre les paroisses mâconnaises du Brionnais qui sont sur un terrain jaunâtre, aride et presque stérile. Nous en parlerons plus précisément sous le nom de chaque paroisse dans le dénombrement alphabétique qui sera placé à la suite de l'histoire des seigneurs qui ont possédé le Brionnais.
Le moyen Brionnais s'étend le long de la rive droite de la Loire, en descendant depuis Iguerande jusqu'au bourg de Digoin. La baronnie d'Anzy, son prieuré, le marquisat d'Arcy, la ville et le prieuré de Marcigny sont compris dans cette seconde partie, qui a aussi ses avantages, quoique située dans le plat pays et sur un terrain plus léger, parce qu'il est bon, assez bien arrosé et que le voisinage de la rivière de Loire prête à ce canton des commodités pour le commerce que la situation du haut Brionnais ne peut lui procurer sans difficulté.
Le bas-Brionnais est de l'autre côté (à gauche) de la Loire, le long de laquelle il s'étend depuis Briennon jusqu'au dessous de Chassenard, où est la commanderie de Beugnay. On estime ce canton le moindre des trois par rapport à la nature du terroir qui est trop sec et léger. Et, à la différence de ses revenus ; il ne laisse pas d'avoir ses avantages pour le commerce du poisson et des bateaux qu'on fabrique sur les chantiers depuis le port des Gallands et dans tous ceux qui sont sur cette côte.