Les Noms de Lieux en Brionnais par Mario Rossi
sur la commune d'Artaix, Hameaux, lieux dits .....
témoins de l'histoire du peuplement et du paysage
Dans les textes ci-après, vous pourrez lire DEEPB fait référence au Dictionnaire Etymologique et Ethnologique des Parlers en Brionnais
Document ancien créé par un Curé d'Artaix
Carte d'Artaix 1933 - crée par M Marin Roger ancien instituteur
343 habitants (2022) - superficie 21,41 km2 - Altitude : de 242m à 331m
C'est l'une des 6 communes du département situées sur la rive gauche de la Loire. Elles sont nommées d'Outre Loire
Selon A.Longnon, le nom du Mercure gaulois Artaios, apparaît sur une inscription à Beaucroissant (Isère): le lieu où elle fut découverte était, dit- on, Artay; notre Artaix a, semble-t-il, la même origine. Artaios dérive d'un mot gaulois qui désigne l'ours; l'ours fut considéré pendant longtemps comme un animal sacré.
À cette époque, selon M. Pastoureau, l'ours n'était pas relégué dans les montagnes, il hantait également les plaines.
Voir la suite en fin du document (Artus, Arcy.)
Aqueduc (l') Entrée d'Artaix
Une entrée du village qui passe sous le canal
Aqueduc (l') des Vernes
a riviére l'Arcel passe sous le canal
Arcel - riviére - Artaix
Chenay-lel-chatel, Melay
XvIII Arcelle.
Cours d'eau qui fait frontière entre les communes d'Artaix, Chenay-le-chatel et de Melay.
Arcel l' (lieu dit)
Arcel est un hameau sur la rive de l'Arcel qui tire son nom de ce risseau. Pour l'étymologie l'Arconce, l'Arçon, Arceliére.
Arçon - rivière - Artaix
Nom d'un ruisseau qui traverse la commune d'Artaix. Pour l'étymologie voir l'Arconce.
l'arçon au Gué Sadin, passage à Gué ou sur la pacerelle s'il y a beaucoup d'eau
Augiers (les)
Bac sur la Loire
Qui permettait de passer d'une rive à l'autre,
en s'acquittant d'un péage.
Barre
Baugys (les) a vérifier
Selon A.Dauzat-C.Rostaing et E.Nègre, ce nom est issu du patronyme la- tin Balbius, le bègue, selon G.Taverdet de Balbius ou de borua, l'eau boueuse.
Les formes anciennes confortent l'étymologie par le patronyme Balbius. Baugy est cité très tôt dans les chartes.
Au VI° siècle il est fait allusion au: pagus Balbiacensis; le pagus, à cette époque, désignait ici le territoire dépendant de Balbiacus (Baugy); Baugy était donc alors un chef- lieu.
En 697 on cite le territoire Balbiago d'outre-Loire (ultra Ligerim).
En 756 il est fait allusion à la villa Balgiaco (voir Fig.55) sur le fleuve Loire (super flumen Ligeris).
Au XIe siècle une forme aberrante apparaît: Blangiacus.
Bassin du canal de Roanne à Digoin
aire de Stationnement de bateaux et camping Car
Bois Plan - Artaix
1810: Bois Plan. 1852: Bois Plant. Deux hypothèses: (i) En Bourbonnais le plant désigne une haie plantée d'arbres (voir DEEPB sous have pp.248-250). Bois Plant serait un bois qui sert de clôture ou un bois clôturé. comme le Bois de Laye. (ii) Plant pourrait être une variante graphique de plan, auquel cas le Bois Plan serait un bois situé en terrain plat. Le Bois Plan se situe effectivement en bas d'une colline, dans la plaine. Voir
la suite dès que possible
Bois de Narbots
Brenons (Les) - Artaix - Saint-Martin-du-Lac
Selon G.Taverdet, La Brenne (Bresse), dont la forme de 659 est Bridena; est un nom de rivière d'origine obscure; sa forme complément Brennon, est un affluent de la Guye.
Brenon dérive sans doute du latin populaire *brennum, le son (résidu de la mouture), mot d'origine gauloise; de *brennum est venu l'ancien français bren ou bran, qui désigne le son ou les excréments. On retrouve le bran dans les parlers brionnais avec le sens de sciure (voir DEEPB, sous sciure, p.365) et parfois de fumier.
Les Brenons, près d'un méandre de la Loire, en face des Chambons des Brenons, désignait une zone humide et boueuse (Fig.11).
Il en est de même à Matour au lieu-dit En Brenat, sis le long d'un ruisseau. Voir Pontbrenon, Pont des Rigoles
Boulets (Les) - Artaix, Lugny-les-Charolles, Neuzy (Digoin)
XV: les boulays. Le lieu planté de bouleaux.
On rencontre les boulays, les bois de bouleau, au XVe siècle à Artaix, Lugny et Neuzy (Digoin), devenus aujourd'hui Les Boulets.
Voir Baisse, Boulards, Bouléry
Brenons (Les) - Artaix, Saint-Martin-du-Lac
Selon G.Taverdet, La Brenne (Bresse), dont la forme de 659 est Bridena; est un nom de rivière d'origine obscure; sa forme complément Brennon, est un affluent de la Guye.
Brenon dérive sans doute du latin populaire *brennum, le son (résidu de la mouture), mot d'origine gauloise; de *brennum est venu l'ancien fran- çais bren ou bran, qui désigne le son ou les excréments. On retrouve le bran dans les parlers brionnais avec le sens de sciure (voir DEEPB, sous sciure, p.365) et parfois de fumier. Les Brenons, près d'un méandre de la Loire, en face des Chambons des Brenons, désignait une zone humide et boueuse (Fig.11). Il en est de même à Matour au lieu-dit En Brenat, sis le long d'un ruisseau. Voir Pontbrenon, Pont des Rigoles.
Canal de Roanne à Digoin
Carre (le) Artaix
(voir le Quart)
Baugy, L'Hôpital-le-Mercier, Montceaux-l'Étoile
Ce nom provient en principe du latin quartum, quatrième ; mais il peut correspondre à une interprétation tardive de Quarre ou Carre, il dérive alors du latin quadrum, le carré. (La différence de graphie entre Qua et Ca n'est pas importante, on trouve indifféremment, au XVIIIe siècle, les graphies carreau et quarreau qui sont aussi des dérivés de quadrum).
On rencontre Quart, à Montceaux-l'Étoile, en face de la Chassagne, dans Les Terres de Quart; à Baugy et à L'Hôpital-le-Mercier dans Le Quart.
A Artaix la forme du XVIIIe siècle est Le Quart; actuellement ce lieu-dit est devenu Le Carré.
Quart, dans les lieux-dits cités ci-dessus, se trouve toujours à un carrefour: On peut alors penser qu'il est bien une forme récente d'un ancien Quarre.
Il désigne un ancien carrefour; c'est un synonyme de Carge, près de Briant et de Carrouge près d'Amanzé et près du Bois-Sainte-Marie. Le Quart de Baugy est particulièrement intéressant. On sait que l'ancienne voie gauloise, puis romaine, qui reliait Roanne (Rodumna) à Digoin (Diwi- contium) passait à Baugy. On sait par ailleurs d'après R.Oursel qu'une voie ancienne reliait Cluny à Baugy par Bois-Sainte-Marie et Briant. Le Quart de Baugy est peut-être le souvenir de l'ancien carrefour de ces deux voies. Voir 54.56y, Pierre.
Cérisiers (les)
Chemin neuf
Chemin ancien
Chenal (la)
Saint-Racho
Francisation vraisemblable d'un ancien Chassagne. Voir Chassagne.
Chenal, Oyé
Dérivé du latin canalis, le canal ou cours d'eau artificiel. Le chenal et ses variantes ou pluriels Chenaud, Chenaux, Cheneaux, Chenoux, Échenaud, désignaient des biefs, des canalisations d'eau pour l'irrigation.
Colozot - Artaix
Variante de clauseau ou closeau, dérivé diminutif du latin clausum, fermé. Les closeaux désignaient les jardins ou vergers clos autour des maisons dans les pays de champs ouverts (voir DEEPB sous haie, p.248-250).Les Closeaux et leurs variantes sont très répandus dans les lieux-dits. Voir Clous. A54 5G
Chataignier
Champbon (Le) - Artaix
Voir Chambon
Chambon (Le, Les)
10 occurrences: Anzy, Bourg-le-Comte, Iguerande, Marcigny, Montceaux-l'Étoile Saint-Didier-en-Brionnais, Saint-Martin-du-Lac, Varennes-sous-Dun, Vauban, Vindecy
Il s'agit d'un mot d'origine gauloise, cambo, qui désigne le méandre (voir p.54); les Chambons se trouvent presque tous à un méandre de la Loire ou de l'Arconce. Ces méandres sont caractérisés par la fertilité de leur terre alluvionnaire. C'est la raison pour laquelle le terme a été compris par étymologie populaire champ bon, champ de bonne qualité. Il a donc été utilisé parfois, mais tardivement, pour désigner une terre de bonne qualité en dehors de tout méandre. On le trouve donc écrit aussi Champbon, par exem ple à Artaix. On peut dire que le mot est ainsi devenu un terme de
Charnay (les)
Chiens les
Cimetière le
Cours Mars
Cours voir Corcelle qui désignait la cours de ferme chez les romains.
Mars ?
Croix les
Croix rousse
Cuisse (la) - Artaix
Ce nom, dont les riverains semblent avoir honte et auquel ils préfèrent celui de Port, le Port d'Artaix étant effectivement très proche, est bien le même que celui de notre cuisse. En 1852 déjà on semblait vouloir éviter ce nom qui était transcrit La Caisse.
La Cuisse est une façon quelque peu plaisante de décrire la toponymie du lieu. Le lieu-dit La Cuisse en effet est une surélévation au-dessus de l'Arçon qui s'allonge le long de la rivière et peut rappeler la forme d'une cuisse. Voir Cuissanges.
Dinet
voir Rue Dinet
Eglise (l') St Julien
Etangs (les)
Fay (La, Le, Les), Les Fayes, Bois de la Fay, En Fay - Artaix
Anzy (2), Artaix (3), Baudemont (1), Saint-Christophe (1), Ouroux (4), Semur (1, 3)
873: Faiam; 953: Fagia; 1024 : la Fagia. XV:
La Fay, à Anzy. vient du latin fagea, le bois de hêtres, très ancienne suffixation de l'époque romaine (voir p.52); selon A.Longnon, à l'époque romaine, des adjectifs formés avec ea ont pris un sens collectif comme substantifs. Le (La) Fayes donc la hêtraie. Voir Fou.
Forétille (la) - Artaix
Diminutif de la forêt. voir Forêt
Georgets (les)
peut être le noms des propriétaires
Gouttes Bonnet - Artaix
Voir Gouttes (les)
Gouttes Pejat - Artaix
Pejat désigne un lieu où la terre est collante comme la poix, une terre argileuse et boueuse à cause de l'eau de la Goutte. Voir Gouttes (Les).
La Goutte ont fini par désigner simplement un bois humide.
La Goutte Pejat un autre bois à l'ouest d'Artaix
Pejat provient du latin picem, la poix, construit avec un suffixe at que l'on rencontre en Bourbonnais et en Haute Loire au lieu de ay ou y.
On a déjà noté ce même suffixe à Iguerande (voir à ce sujet Fleuriat).
Gouttes (Les), Les Grandes Gouttes
Fleury, Chenay-le-Châtel, Saint-Martin-du-Lac, Saint-Symphorien-des-Bois
901: Guta viva. 977: Gutta que in estate siccatur.
Les Gouttes est un terme fréquent, surtout outre-Loire.
Ce nom est presque toujours attaché à un bois.
Les Gouttes désignent de petits cours d'eau, des eaux qui ruissellent sur les rochers ou dans les bois humides.
En 977 en effet on parle de Gouttes qui sont à sec en été, il s'agit donc bien là de ruisseaux.
Les Gouttes ou La Goutte ont fini par désigner simplement un bois humide. La Goutte Pejat un autre bois à l'ouest d'Artaix,
On rencontre une vingtaine d'occurrences des Gouttes, seules ou suivies d'un déterminant (Fig.49). Rien à voir avec le germanique wald, la forêt, qui aboutit en ancien français à gaut et gaudine qui désignent un bois et qu'on retrouve dans Les Gauds en Brionnais de l'est
Gouteillon (le)
peut être le noms des propriétaires
Grace (la)
Grelons (les)
peut être le noms des propriétaires
Guelins (les)
peut être le noms des propriétaires
Gué Sadin - Artaix
Sadin est un dérivé de l'ancien français sade, lui-même issu du latin sàpidus, savoureux.
Sade désigne une personne ou un lieu charmant et agréable.
Le Gué Sadin est soit le gué qui rend agréable et aisée la traversée de la rivière, soit le Gué de Sadin, patronyme qui a la même origine que sade.
Hérons (les)
Maconnais les
Ménards (les)
peut être le noms des propriétaires
Michoyers (les)
peut être le noms des propriétaires
Moretins (les)
peut être le noms des propriétaires
Motte aux Merles (la),- Artaix
Céron, Chauffailles, Chenay-le-Châtel, Iguerande, Saint-Bonnet-de-Cray, Saint- Christophe-en-Brionnais, Tancon Motte,
Motte (La, Les) de même que Mottée, dérive sans doute d'une racine prélatine mutta, qui désigne un mamelon arrondi. Les Mottes de Saint Christophe culminent à 498m. Le nom au pluriel a le sens de mamelon.
La motte, à l'époque féodale, au XII siècle, était une butte artificielle sur laquelle était bâti soit un donjon féodal, soit une maison forte (voir Fig.53 et 54).
Ce terme a désigné par la suite le château lui-même.
Les lieux-dits Motte sont essentiellement répandus à la frontière actuelle du Brionnais de l'ouest, souvent à proximité de la Loire. Cet emplacement n'est pas innocent; les chevaliers et nobliaux maîtres de ces mottes étaient vassaux d'un suzerain qui leur imposait des devoirs ; ici celui de défendre les frontières du Brionnais contre les incursions d'ennemis, les Auvergnats par exemple, venus d'outre-Loire. La situation des Mottes était en quelque sorte contrainte par ces obligations
Motte aux Fanges (la)
Lavoir du canal
Moulin (le)
Ancien Moulin sur la rivière l'Arçon.
avec un passage sur une passerelle
Moulin des Moretins
voir Moretins
Murots (Les) - Artaix
Selon Lex-Jacquelot, en Mâconnais le murot ou meurot est un «<tumulus, funéraire ou non, de pierres ou de terre. ». Les Murots devaient désigner ici soit un ancien lieu de sépulture, soit d'anciens tumulus disparus à la suite peut-être du creusement du canal. Voir Martray, Mortru, Mort
Narbot (les) - Artaix
Dérivé d'un patronyme francique Narbaldus (voir p.139): le téméraire (Baldus) par le pouvoir (Nar). Narbot est aussi un nom de famille attesté: on rencontre ainsi au XVIIe siècle le sieur Narbeaux à Iguerande et Benoit Narbos à Varennes-sous-Dun. Narbot fut jadis une prévôté, c'est-à-dire le siège de magistrats seigneuriaux.
Paquier Thevenin - Artaix
Pâquiers (Les), (Le, Les) Grands Pâquiers
La Chapelle-sous-Dun, Curbigny, Ligny, 5 à Poisson, Sainte-Foy, Saint-Julien-de Civry Les lieux-dits qui font référence aux pâturages sont nombreux, en Brionnais, sous la forme Pâquier, Pâquiers ou Paquis (au total 18 occurrences).
Ce nom Pâquier est la traduction exacte du dialectal brionnais pâtchi, qui est le mot pour désigner le pré de maison, le pré attenant à la ferme, où paissent les petits animaux et la ou les vaches laitières dont la fermière avait le soin.
On relève une nette différence dans la répartition des Pâquiers et des Granges: on note une forte concentration de Pâquiers à l'ouest, le long de l'Arconce essentiellement, tandis que Les Granges sont situées au centre et au sud-est du Brionnais. Cette distribution différenciée signifie que les Páquiers ne désignent pas le pâtchi au sens actuel.
Les Pâquiers ou Les Grands Pâquiers sont des lieux-dits qui jadis constituaient des communaux pour le pâturage du gros bétail (voir p.171). C'était un lieu de pâturage qualité plutôt médiocre, généralement situé sur les terres pauvres de montagne ou au bord des rivières où le paysan avait en principe le droit de vaine pâture.
Ce n'est qu'à partir du XVIIIe siècle que l'élevage s'est diffusé dans le centre du Brionnais, à Oyé par exemple, dans les prairies privées qui ont remplacé les terres à céréales.
Les Pâquiers sont bien antérieurs aux présd'embouche.
Voir Granges.
Pascal (le)
Ferme en activité
Peur (la)
Pont de l'Arcel
sur le canal Canal
Pont de l'Arçon
sur le canal
Pont des Fanges
sur le canal
Pont-canal
Structure métalique permettant le passage des bateaux au dessus de la riviére l'Arçon.
Préaudiére (la)
Priaules (Les) - Artaix
Voir Prée.
Prée (La) - Oye
Le mot latin pratum, le pré, aboutit normalement à pré en langue d'oil,
donc en Brionnais; la forme pra est franco-provençale.
Le nom La Prée est issu du latin prata, pluriel de pratum, compris plus tard comme un féminin, avec le sens de prairie: la dérivation canonique en Brionnais est La Prée; le nom La Praye (Bois-Sainte-Marie) n'est qu'une variante graphique de Prée. Praille à Oyé est une construction avec le suffixe collectif alia; Praille désignerait alors un ensemble de prés, donc une prairie. Praillons est un diminutif de Praille.
Prâle, Prasle et Prelle, dérivent du diminutif pratella, la petite prairie, les formes Prâle et Prasle ayant subi l'influence franco-provençale. Du di- minutif pratellum, le petit pré, est venu préau, originairement avec le même sens; Le Préaulat, qui a remplacé une ancienne forme praignon, est un dérivé de préau avec un suffixe diminutif: le tout petit pré. Les Préolles. Priaule sont des féminins de préau. Le collectif pratària, la zone couverte de prairies, aboutit à Prayères sous influence franco-provençale, l'autre collectif prateria aboutit au français prairie et à Prie en Brionnais; sur Prie est formé le diminutif Prielle sous influence de langue d'oïl.
Tous ces noms Prelles, Prasles, Prie, Prée, etc. sont des noms de prés très anciens qui datent des XII et XIIIe siècles; ils faisaient partie de la ré- serve du maître qui, seul, pouvait y faire paître ses bêtes (Voir p.171).
Beaucoup de ces noms sont à l'origine de patronymes bien connus dans la région, par exemple Lapraye, Lapray, Laprée, Praile, Préaud, Presle. Voir Pragnons, Préaulat, Praille, Praye, Prayeaux.
Port (le) sur la Loire
Poulettes (les)
Rafitelle
Ramiers (les)
Riaux (Les) - Artaix
Versaugues
Issus de rivalis, adjectif dérivé de rivus, le ruisseau. Les Riaux ou Rios ont désigné d'abord des terres proches de ruisseaux, puis les ruisseaux eux- mêmes ou des biefs. Le premier sens s'impose à Artaix, le deuxième pour les Rios de Saint Christophe et le dernier pour les Riaux de Versaugues. Dans Les Riaux Corion à Artaix, Corion est un patronyme : Les Riaux de Corion; ce patronyme, aujourd'hui disparu, est attesté en 1707 à Mont- ceaux-l'Étoile. Voir Reux, Ria, Rios, Ris,
Rignys (les)
Roussins (les)
Rue Dinet (la) - Artaix
Ici Rue pourrait avoir le sens de friche broussailleuse. Dinet est le nom du propriétaire. voir Rues
Rues (Les)
Oyé, Colombier, Fleury-la-Montagne
Le mot rue est dérivé de ruga, la ride, pris au sens de chemin. C'est le sens de la plupart des lieux-dits La Rue, en Brionnais.
Mais E.Gamillscheg explique que le francique rod, reud, zone défrichée. aboutit également à Rues, Ruez; toutefois ces noms sont surtout présents dans le Nord et le Pas de Calais. Ce mot francique semble avoir la même origine que le latin rudis, grossier, d'où est dérivé rudes dans agrirudes, les friches broussailleuses (R.Chevallier). C'est cette dernière étymologie qui est ici la plus probable. Le lieu-dit La Rue Brûlée conforterait cette hy- pothèse. On pourrait enfin concevoir que rues est une réinterprétation de ruisseau : cette hypothèse doit être écartée car le ru est propre à la Bourgogne
Sagets (les) - Artaix Bois des Sagets
Artaix, Chenay-le-Châtel, Melay
Ces lieux-dits sont situés de part et d'autre du cours d'eau l'Arcel. Le nom Les Sagets a la même origine que sauge, le saule, dont il est un diminutif. Selon G.Taverdet Sagy est un nom de la même famille. Voir Sauge
Saint Loup - Artaix
Saint-Loup est le nom actuel d'une fontaine ; au XIXe siècle, on pouvait encore voir la chapelle qui était consacrée à ce saint. Saint-Loup, né à Orléans, fut archevêque de Sens-sous-Clotaire (510-560). Les habitants de la région se souviennent encore que l'eau de cette fontaine guérissait des affections de la vue si on s'en frottait les yeux. Une fontaine miraculeuse, comme il y en a beaucoup en Brionnais. Mais Saint-Loup n'est pas le saint approprié, car on ne lui connaît pas de dons de guérison particuliers. Alors? On trouvera la réponse à la p.91).
Voir Artaix, Fontaine du Doigt, Saint-Martin la-Vallée
Terres (les)
Trembles (Les) - Artaix
Baugy
Nom d'arbre de la famille du peuplier. Le tremble dérive du nom latin de cet arbre: trèmulum. Ce nom se justifie par le fait que le tremble a un feuillage léger qui << trémule » ou frissonne sous le vent. Voir Tremblay, Tramblets, Trambly
Varennes (les)
Vernes (les) - Artaix (sur les bords de la rivière l'Arcel)
8 occurrences: Chassigny-sous-Dun, La Clayette, Melay, Poisson, Saint-Igny-de-Roche, Saint-Laurent-en-Brionnais, Saint-Yan
Les Vernes sur les bords de la rivière l'Arcel est dérivé du gaulois verna, l'aulne, lui-même construit sur la racine ligure vara, l'eau ; les Gaulois ont retenu cette racine pour nommer précisément cet arbre des lieux humides (voir p.51). Le grand nombre des lieux-dits associés au vergne apporte une preuve de la présence alors d'un régime des eaux favorable à la poussée de plantes hydrophiles. Ce mot gaulois apparaît dans les dérivés qui nomment un bois d'aulnes: Vernay, Verniauds, Vernielle, Vernesses, Vernisse, Vernasson. Les Verniauds (prononcé les vergnau) et La Vernielle (prononcée la vergnèle) appartien- nent au dialecte brionnais-charolais archaïque.
Les Verniauds est un dérivé du collectif vernea (que l'on retrouve dans la formation de Chassagne) dont est issu vernealis qui avait d'abord valeur d'adjectif et qui a qualifié ensuite un lieu couvert de bois de vernes. Vernealis aboutit à Verniaud. Vernesses ou Vernisse sont des formes adjectivales qui définissent la particularité du lieu, celle d'être planté de vernes: par exemple dans la Brosse Vernisse. A côté de ces noms, s'est développé Vernay. On remarquera que Les Vernays sont les noms les plus nombreux. Ils sont formés sur verna avec le suffixe collectif etum (ou etam) qui désigne le lieu occupé par une essence, ici les vernes ; c'est le même suffixe que l'on devine dans aulnay, chênaie, etc.; c'est donc le bois de vernes.
Vernay, qui n'appartient pas ou plus au dialecte local, s'est certainement imposé par voie savante. Le nombre des lieux-dits dérivés du gaulois verna dépasse la vingtaine en Brionnais.
Fin
Compléments d'Artaix
Artus Beaubery
Ce lieu fut, dit-on, un camp militaire à l'époque romaine; il est nommé «Camp de César » dans les chartes de l'abbaye de Cluny. La châtellenie d'Artus ou Arthus fut aux XIV et XVe siècles sous la juridiction du Bois- Sainte-Marie et fut rattachée à la châtellenie de Charolles. On nomme Cornes d'Artus les ruines de l'ancienne forteresse dont on voit les restes au sommet de la montagne. Selon Courtépée, Artus a donné son nom à une famille seigneuriale dont le dernier représentant a été Louis d'Artus sei- de Courcheval (au nord de Beaubery) en 1483.
gneur
Ce nom n'est pas sans rappeler celui du roi Artus (ou Arthur), roi lé- gendaire de Bretagne, qui apparaît en particulier dans les romans de Chrétien de Troyes au XIIe siècle. Ce nom serait dérivé du gaulois artos, l'ours; chez les Gaulois, l'ours, animal sacré, donne son nom à plusieurs divinités, par exemple Artio, la déesse à l'ours. L'ours est devenu ensuite un symbole de souveraineté, associé qu'il était à l'idée de force et de puis- sance (voir J.Lacroix 2007 et M.Pastoureau). Toutefois, il est peu probable que ce lieu-dit de Beaubery doive son nom à ce roi légendaire.
Je retiendrai ici l'hypothèse de E.Gamillscheg: l'Artus de Beaubery, malgré son homonymie avec le roi Artus, serait un dérivé du burgonde Herts, courageux, hardi, qui aboutit dans un premier temps à Arts, la forme Artus étant une latinisation de la fin de l'époque burgonde sur le modèle du latin Dominus, Meritus, Probus, etc. Cette racine Hërts est également à l'origine du nom Artaldus qui aboutit à Artaud, le nom, entre autres, d'un seigneur de Semur et d'un vicomte de Mâcon au XIe siècle. Cette hypothèse
Arcy - Vindecy
Selon A.Dauzat-C.Rostaing et G.Taverdet, Arcy, au même titre cey (Côte d'Or), serait issu de arsus, participe passé du verbe latin ardere,
brûler.
Ce serait la même racine qui pourrait être à l'origine de Récy et, selon A.M.Vurpas-C.Michel, du Ressy de la Loire en 960 Ressy est dit en effet Arciacum. Cet Arciacum ou Arsiacum, devient Arcy ou Arsy, puis A Recy ou A Ressy et enfin Récy ou Ressy. Il s'agirait donc d'une terre défrichée par le feu, vraisemblablement autour de l'an Mil (voir Fig.52).
Pour Arcy, on ne peut toutefois pas écarter l'hypothèse d'une dérivation à partir de la racine Artios, patronyme gaulois dérivé de artos, l'ours, cons- truit avec le suffixe domanial iacum: Artiacum, le domaine agricole d'Artios (voir p.66 et suivantes). Artiacum aboutit régulièrement à Arcy. Voir Recy, Artaix.