Villas Gallo-romaines en Brionnais
Les Villas Gallo-romaines en Brionnais
Fig.19. Villa gallo-romaine à Saint-Emilion en Gironde. (Extrait de G. Coulon et J.C.Golvin, p.115, Ed. Actes Sud-Errance)
Ces domaines ont-ils été fondés au hasard, ou l'ont-ils été selon un plan prémédité?
Examinons (la Fig.24 ci -dessous) sur laquelle sont reportés les emplacements des villas gallo-romaines.
Plan hypothétique de centuriation et d'implantation de villas gallo romaines en Brionnais.
le cardo (NO/SE) et le decumanus (SO/NE)
Les villas sont représentées par des rectangles,
les anciennes fondations gauloises par des étoiles sur fond noir (dont Artaix)
les étoiles sur fond blanc sont d'anciens sanctuaires..
L'examen de cette carte semble montrer un plan de cadastrage (centuriation).
Les villas sont réparties :
dans des bandes parallèles à la Loire de 2 km de large environ".
Bien mieux, il apparaît qu'elles sont alignées aussi selon un plan perpendiculaire à la Loire comme le montrent les lignes de centuriation perpendiculaires au fleuve.
Ainsi chaque domaine est inclus dans un rectangle, l'une des deux formes (carré ou rectangle) de centuriation des arpenteurs romains.
Et un rectangle ne contient qu'un seul domaine.
De la sorte, la centuriation qui semble apparaître en Brionnais serait formée
de lots rectangulaires de 300 hectares environ (1400x 2150 mètres).
La centurie vaut exactement 50 hectares 51 (710m x 710m) ce qui correspond aux lots de la centuriation de Toulon-sur-Arroux attribués aux colons et aux vétérans de l'armée romaine.
en Brionnais,
chaque lot vaudrait six centuries (50h51 x 6=303h12), ce qui correspond assez exactement à la surface déterminée par les dimensions des lots rectangulaires : 1400 x 2150 =301h.).
On remarquera que la longueur des lots correspond à peu près
à la lieue gauloise (environ 2222 mètres)
et la largeur à un mille romain (environ 1400m).
On remarquera par ailleurs que :
la largeur de chaque lot (1400m) vaut deux fois le côté d'une centurie (710m),
la longueur 3 fois ce côté.
Dans la région de Tournus les lots de centuriation sont à peu près à la même dimension soit 280 hectares
en l'Outre Loire, en face d'Iguerande,
commençait le pays des Arvernes à l'ouest (aujourd'hui le Bourbonnais)
et celui des Ségusiaves au sud (aujourd'hui le Roannais).
Artaix était donc un poste frontière antre les Avernes et les Eduens
La rive gauche de la Loire 3 villas seulement.
Chambilly, Baugy,
Artaix, pas de fouille dont pas de découverte ...
Céron qui apparaît comme une place forte avancée dans une région apparemment inhospitalière: une région très boisée comme semblent l'indiquer les nombreux lieux-dits qui supposent la présence de forêts, une région également marécageuse, peut-être dangereuse parce que contestée par les Arvernes (n'oublions pas que nous nous trouvons à la frontière du pays éduen).
A l'examen des cartes on remarque immédiatement que :
ces exploitations agricoles sont alignées selon un plan parallèle à la Loire, autrement dit cet alignement suit la direction des failles géologiques, c'est-à-dire la direction nord-ouest/sud-est. Cette orientation est celle des principales vallées et des routes actuelles dont certaines furent peut-être d'anciennes voies romaines.
Ces villas sont réparties dans la plus grande partie du Brionnais, preuve que les Gaulois ont assaini et grandement défriché cette région.
Cette fois-ci, les Gallo-romains ont gagné sur le centre et même une partie de l'est; mais, on se rend compte qu'au-delà de la ligne de fracture géologique (marno-calcaire / granitique) qui sépare le Brionnais de l'ouest du Brionnais de l'est, le nombre d'exploitations gallo-romaines est très restreint. Il en est de même sur la rive gauche de la Loire
Cette distribution inégale des villas gallo-romaines est liée sans aucun doute
à la nature du terrain: plus riche au centre, plus pauvre à l'est et à l'extrême ouest.
On remarque d'autre part certaines lacunes. Ces vides s'expliquent par la présence de forêts ou de marécages;
ils peuvent aussi être liés à la disparition des noms de villas qui ont existé, mais dont on n'a plus trace dans les noms de lieux-dits.